Souvenir de jeu #3 : Pourquoi j’aime tant ZELDA II : The Adventure of LINK

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Alors que j’aurai pu écrire comme titre : pourquoi bon sang vous n’aimez pas Zelda II ? Pourquoi ce jeu, que j’aime tellement fait partie des jeux les plus mal aimés de la saga Zelda ? Voilà mon histoire…

Zelda II The Adventure of LINK écran accueil
L’écran d’accueil de Zelda II : The Adventure of LINK sur Nintendo Nes – Image : Youtube

1990

Nous sommes en 1990, il me semble.

Cela fait 2 ans que mon père m’a s’est acheté la NES et la règle est très simple :

Tu veux un nouveau jeu ? voilà la recette magique :

1- Tu as des bonnes notes !

2- Tu finis celui que tu as !

Pour le 1- c’était chose faite, on peut dire que j’ai toujours été bon élève (parce que j’avais droit à des jeux me direz-vous ? La légende ne l’explique pas).

Pour le 2- eh bien si vous êtes ici, c’est que vous vous intéressez de près ou de loin au rétrogaming, et vous savez donc qu’à l’époque, la durée de vie de certains jeux était boostée par leur difficulté.

J’avais eu la NES avec le pack Action Set

Finir Super Mario Bros était la première étape.

Pas simple, mais avec les warpzones, c’était faisable (tiens, ça me rappelle une autre anecdote… mais pour une prochaine fois).

Finir Super Mario Bros 2, c’était géré aussi (oui ok, warpzone également ça va).

Et puis, on arrive à ce jour de courses.

Il faut savoir pour nos plus jeunes lecteurs que pour un enfant de la fin des années 1980 début 1990, c’était cool d’aller faire les courses.

Les parents nous lâchaient au rayon jeu vidéo, et on avait une quantité de bornes de démo sur lesquelles jouer.

Dans un rayon, j’ai l’embarras du choix. Et j’avais droit à un nouveau jeu.

(Autre chose qu’il faut savoir : à l’époque, pas d’internet, le choix des jeux se faisait par le bouche à oreille, ou alors à la jaquette)

Face aux vitrines, mon cœur balance !

Dragon Ball ? Goku sur la jaquette (qu’on appelait tous Sangoku ne nous mentons pas) ? Ou ce jeu un peu différent des autres, jaquette jaune ocre, cartouche visible dorée brillante et une p*t$in d’épée sur la jaquette !

boite europe Zelda II The Adventure of LINK nes pal b fah
The Adventure of LINK PAL B FAH – Image : Neshq

Mon père me dit « prend Dragon Ball »

Et moi : « Non, je veux ce jeu ».

Tout fier, arrivé chez moi – je me souviens c’était la fin de journée, il était tard, presque l’heure de dîner – j’ai le droit d’essayer ce nouveau jeu quelques minutes avant d’aller dormir.

J’avais ce rituel à l’époque que j’ai encore gardé.

J’ouvrais délicatement la boite, je sortais le jeu et feuilletais le manuel (que je lisais souvent plusieurs fois).

Puis c’est le moment de mettre la cartouche dans la console

Et cette musique d’intro… Lorsque j’écris ces lignes, elle fredonne dans ma tête.

Thème d’intro Zelda II

Start ! Et c’est parti pour l’ascenseur émotionnel.

La musique me caresse encore les oreilles, silence, je peux écrire mon nom ! C’est la première fois dans un jeu !

Un jeu qui a une pile de sauvegarde. Terminé les parties de Mario avec la console allumée toute la journée pour ne pas perdre sa progression.

« Maman, t’éteins pas la console steuplé ok ? Merciiiiii »

Un donjon, une princesse, OK, c’est parti pour l’aventure, je sors du château, je me retrouve dehors et… et…

Et qu’est ce que c’est que cette m… ?

Faut aller où ? C’est quoi ces trucs qui me foncent dessus dés que je quitte la route ?

Mais c’est trop dur !

Quoi j’ai que 3 vies ? Et comment on gagne des vies ? Il n’y a pas de continue ?

La désillusion s’installe peu à peu

Le temps de faire tout ça, mon père s’était endormi sur le canapé.

Je le réveille (avec une larme à l’œil je l’avoue).

« Papa… je, je regrette, je l’aime pas ce jeu en fait »

« Je veux rien savoir, si tu veux un autre jeu, tu finis celui là, maintenant va te coucher. »

J’étais dégoûté ! Mais pourquoi je n’avais pas pris Dragon Ball ?

(J’apprendrais plus tard que c’était un jeu merdique et que j’avais finalement fait le bon choix).

Allez, on ne va pas se laisser abattre (pour la suite de la lecture, imaginez le son *Eye of the tiger* retentir… ^^).

Je me suis acharné sur ce jeu

J’ai commencé à appréhender le gameplay qui finalement est plutôt cool.

Les combats à l’épée sont très techniques : garde haute, garde basse, coup haut, coup bas, puis plus tard une fois débloqués, les coups d’épée vers le haut et vers le sol.

Le système d’XP était génial également. Mon premier jeu de farming et je montais en XP avant d’aller appréhender les zones difficiles.

Mourir finalement n’était pas si grave car la pile sauvegardait les dongeons déjà finis et conservait la progression d’XP et de magie (on ne recommançait juste qu’au tout début du jeu mais la progression ouvrait de precieux raccourcis).

Les magies qui permettaient d’accéder à de nouvelles zones (sont aussi à l’origine de mon premier rage quit – je vous en parle plus bas).

Les textes étaient en anglais, mais il y avait un glossaire avec certaines traductions à la fin de la notice (attendez, je ne suis quand même pas le seul à frimer en prétendant avoir appris l’anglais avec les jeux videos non? pas vous? :p).

L’univers de ce jeu est tellement varié, chaque zone est différente et il a une réelle durée de vie pas du tout gonflée par la répétitivité.

En somme, c’était le premier jeu d’aventure avec lequel j’ai pris énormément de plaisir et dont le challenge corsé certe, n’était pas insurmontable et chaque victoire à chaque étape dans la progression du jeu fournissait son lot de satisfaction pour avoir envie d’aller plus loin.

Ça m’a prit un peu plus d’un an pour le finir.

Ma première fois devant le boss de fin (le vrai boss, l’ombre de Link), je rentre dans la pièce et les plus prudents le savent, avant un boss, on déclenche la magie « Shield » pour prendre moins de dégâts.

Et là, j’ai glissé… et j’active « Fairy ».

Ce qui fait que je me transforme tout simplement en fée inoffensive devant le boss de fin.

Dans d’autres zones du jeu, cette magie était indispensable pour passer dans des recoins étroits, mais devant le boss. Rien à faire…

Magie impossible à annuler.

Il ne me restait qu’une vie.

J’ai craqué, j’ai éteins la console de rage, je suis partis pleurer dans un coin. Mon premier rage quit 😀

Puis j’ai repris la manette, encore, et j’ai finis le jeu

Puis je l’ai refait, et refait et refait.

Avec le challenge de le finir sans mourir. Et encore régulièrement aujourd’hui je rejoue à The Adventure of LINK par nostalgie.

C’est ma vraie madeleine de Proust.

Parce que j’ai beaucoup de beaux souvenirs avec ce jeu et qu’il a certainement aidé à faire de moi le joueur que je suis aujourd’hui.

Capture Zelda II The Adventure of LINK
You saved Hyrule and you are a real hero ! Image : nepascene

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